L’expression « faire de vieux os » prend aujourd’hui tout son sens : nous avons atteint des sommets en ce qui concerne la longévité dans les pays industrialisés. Nous vivons donc plus longtemps, mais cela donne l’occasion à certaines maladies, dont l’ostéoporose, de gagner en ampleur.
Qu’est-ce que l’ostéoporose?
Vous avez sans doute souvent entendu ce terme médical, mais peut-être ne vous a-t-on jamais expliqué plus en détail de quoi il s’agit. Il vous sera très utile de vous intéresser à cette question, car les statistiques révèlent que vos chances d’en être affligé un jour sont de plus en plus grandes. En effet, on estime qu’au moins une femme sur trois et un homme sur cinq souffriront d’une fracture ostéoporotique au cours de leur vie. Parions qu’il est inutile d’en dire plus pour capter votre intérêt?
Pour bien comprendre l’ostéoporose, il faut d’abord savoir comment est constitué un os. Ce dernier est principalement fait de collagène et de minéraux comme le calcium et le phosphore. Tout au long de sa vie, il subit un remodelage. Des cellules (ostéoblastes) forment le tissu osseux, alors que d’autres cellules (ostéoclastes) grugent le vieil os et créent des cavités. C’est l’équilibre entre les deux qui détermine la structure de l’os. Durant l’enfance et l’adolescence, nous « bâtissons » notre masse osseuse. Dès la mi-trentaine, l’équilibre est plus difficile à maintenir et nous commençons déjà à le perdre graduellement. Ce processus ne cesse de progresser à mesure que l’on avance en âge.
L’’ostéoporose est une maladie chronique caractérisée par une perte de densité et de résistance des os, ce qui les rend plus susceptibles de se fracturer. Habituellement, les os deviennent plus fragiles en raison d’un manque de calcium, de phosphore, de vitamine D ou d’autres minéraux. Les fractures surviennent en général à la suite d’une chute banale qui, en temps normal, aurait été sans complication. Ce sont le plus souvent le poignet, la colonne vertébrale et la hanche qui ont le plus de chances d’être le site d’une fracture.
La plupart des gens ignorent qu’ils souffrent d’ostéoporose. Cela s’explique par le fait qu’avant la survenue d’une fracture, ils ne ressentent aucun symptôme particulier. Paradoxalement, lorsqu’il y a fracture, c’est que la maladie s’est installée, dans la majorité des cas, depuis déjà bien longtemps. Voilà pourquoi il faut s’y intéresser avant que la réalité ne nous frappe durement.
Les causes de l’ostéoporose
Nous disions donc que l’os est en quelque sorte un tissu vivant : tout au long de notre vie, il se construit et se détruit constamment. Tel que mentionné précédemment, jusqu’à la mi-trentaine, l’activité des ostéoblastes est plus importante que celle des ostéoclastes. Ce sont les hormones, comme les oestrogènes et la testostérone, qui sont en partie responsables de régulariser tout ce processus. Jusqu’à l’âge de 40 ans, les deux types de cellules travaillent au même rythme, ce qui maintient la masse osseuse. Par la suite, la destruction de l’os est plus importante que sa formation. La masse osseuse diminue alors de 1 à 2 % par année.
À ce jour, aucune cause précise n’a pu être identifiée pour expliquer l’ostéoporose. Par contre, des facteurs de risque ont été décelés.
Les facteurs de risques de l’ostéoporose
Certaines personnes sont plus susceptibles de souffrir d’ostéoporose. Voici donc les facteurs de risque :
- le sexe féminin;
- l’âge (plus de 65 ans);
- la sédentarité;
- le fait d’être de constitution frêle;
- les antécédents familiaux de fractures causées par l’ostéoporose;
- les femmes ayant eu une ménopause précoce, soit avant 45 ans;
- les individus atteints d’une maladie qui diminue l’absorption du calcium au niveau intestinal;
- un arrêt des menstruations de plus de six mois chez une femme non relié à une grossesse;
- les traitements de cortisone par voie orale de plus de trois mois;
- le tabagisme;
- la race : les personnes de race blanche et les asiatiques sont plus à risque;
- une consommation excessive d’alcool ou de caféine;
- une diète pauvre en calcium et en vitamine D.
Le calcium et la vitamine D : des éléments clés
À tous les âges, les humains doivent recevoir un apport suffisant en calcium et en vitamine D pour préserver leur santé osseuse. Jusqu’à la fin de la vingtaine, cela sert à bâtir la masse osseuse et, par la suite, cela sert à la préserver ou à empêcher sa détérioration. Par conséquent, le meilleur moyen pour prévenir l’ostéoporose est de s’assurer de prendre suffisamment de calcium et de vitamine D toute la vie durant. Tout comme il est difficile d’espérer avoir une retraite dorée alors qu’on n’a pas investi d’argent à la banque au fil des années, on ne peut espérer avoir des os forts et en santé lorsqu’on atteint l’âge mûr si on a omis d’investir dans son « capital osseux ».
Votre pharmacien peut vous aider à déterminer vos besoins quotidiens en calcium et en vitamine D selon votre âge et votre état de santé. Il peut en outre vous suggérer des moyens de les satisfaire grâce à votre alimentation ou à la prise de suppléments.
Les conséquences d’une fracture ostéoporotique
À première vue, l’ostéoporose peut sembler une maladie pas des plus effrayantes. La complication la plus fréquente et la plus regrettable de cette maladie est la survenue d’une fracture. On sous-estime trop souvent les conséquences d’une fracture ostéoporotique sur l’état de santé, la qualité de vie et l’autonomie d’un individu. Les fractures vertébrales et de la hanche, particulièrement, peuvent avoir des conséquences extrêmement fâcheuses.
Les fractures peuvent être très douloureuses et nécessitent presque toujours une hospitalisation. Après une fracture de la hanche, seulement 20 à 60 % des patients recouvrent leur autonomie dans les activités de la vie quotidienne au terme d’une longue période de réadaptation. De nombreuses personnes âgées devront toutefois être placées définitivement dans une maison de repos ou de soins. Par ailleurs, les fractures constituent une cause de décès non négligeable chez cette population.
Les traitements de l’ostéoporose
Si vous souffrez d’ostéoporose, il est fort probable que votre médecin vous prescrira un traitement médicamenteux. Auparavant, il vous fera passer des tests pour évaluer l’état de vos os. Le test utilisé le plus fréquemment est l’ostéodensitométrie, un type d’examen radiologique. Cet examen permet d’estimer le risque de fracture avant le traitement, puis de suivre par la suite le succès de celui-ci.
Au Canada, plusieurs médicaments sont approuvés pour prévenir ou traiter l’ostéoporose. Ils peuvent se présenter sous différentes formes, comme par exemple des comprimés ou des injections. Tandis que certains devront être pris tous les jours, d’autres requièrent une prise une fois par semaine, par mois, et même dans certains cas aux six mois ou à tous les ans. Il convient de discuter avec votre médecin et votre pharmacien afin d’identifier le mode de thérapie qui vous plaît davantage. Vous pourrez également discuter des bénéfices et des effets secondaires potentiels de chacun des médicaments.
En plus de vous aider à y voir plus clair en ce qui concerne les traitements médicamenteux, votre pharmacien peut vous proposer des moyens de prévenir l’ostéoporose, comme par exemple :
- vous assurer d’un apport suffisant en calcium et en vitamine D;
- maintenir une diète équilibrée et un poids santé;
- cesser de fumer;
- faire de l’activité physique régulièrement;
- consommer de l’alcool plus raisonnablement.
Il peut en outre vous aider à élaborer des stratégies pour réduire votre risque de chute et de fracture, surtout si vous vivez seul à la maison.
Bref, votre pharmacien peut vous aider de bien des manières… donc n’hésitez pas à lui poser le plus de questions possible!
En conclusion, l’ostéoporose est un enjeu majeur de santé publique et concerne tout le monde. N’attendez pas qu’elle vienne fracasser votre vie avant d’agir. Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour prendre soin de sa santé osseuse. Comme à chaque fois qu’il est question d’investissement, il faut savoir user de stratégie et, surtout, s’entourer d’excellents conseillers!