On parle d' « aplatir la courbe » un peu partout dans les médias depuis le début de la pandémie. Mais que signifie cette expression?
La courbe, mais quelle courbe?
L'expression « aplatir la courbe » est souvent assortie dans les médias d'un graphique où deux courbes sont placées côte à côte : l’une comparable à une montagne, haute et pointue, et l’autre, à une colline étendue.
Ce schéma, très souvent partagé depuis la flambée de cas de coronavirus (SARS-CoV-2), représente le nombre de cas d’infection à la COVID-19 relevés chaque jour en fonction des jours qui passent depuis le tout premier cas.
Qu'est-ce qui différencie les deux courbes? C'est l’absence ou la présence de mesures de santé publique qui servent à ralentir la propagation du virus.
Ces deux courbes sont donc une représentation de l’évolution d’une épidémie avec ou sans actions de prévention.
Savoir interpréter les résultats
Voici comment lire ces deux courbes :
- La première courbe, pointue et haute, illustre la situation potentielle en l'absence d’interventions de santé publique. Plus de gens seront atteints du coronavirus et le nombre maximal de cas prévus (pic de l'éclosion) sera atteint plus rapidement.
- La deuxième courbe, celle qui ressemble à une colline, représente la situation pour laquelle il y a une intervention de la santé publique. Les cas augmenteront moins rapidement et le pic de l'éclosion se produira plus tard et sera moins élevé.
Gagner du temps : ce pourquoi on souhaite ralentir l'éclosion des cas
Qu'est-ce qu'une « explosion » soudaine et massive des cas de SARS-CoV-2 pourrait causer? Cela pourrait avoir un effet dramatique sur le réseau de la santé déjà très sollicité.
Dans le cas de la première courbe, à un moment, le nombre de cas étant si élevé, les services de santé n’arrivent plus à donner les soins adéquats aux gens infectés. Cette situation a entre autres été vécue en Chine et en Italie. À cause d'un système de santé surchargé, de nombreux patients n’ont pas eu accès aux services de santé et aux équipements médicaux dont ils auraient eu besoin. Le nombre de décès fut alors plus nombreux dans ces pays.
Si l'on regarde la deuxième courbe, le seuil de saturation des services de santé n'est pas dépassé. Les services sanitaires peuvent alors mieux se préparer et répondre à la demande grandissante, mais contrôlée de soins. Le système ne s'écroule donc pas sous l'ampleur de la tâche.
Quelles mesures de santé publique faut-il prendre pour diminuer la contamination?
Il n’existe actuellement ni vaccin ni cure antivirale reconnue pour la population générale contre la COVID-19. Les mesures appelées « de santé publique » sont les seules disponibles pour diminuer la contamination de la population.
On parle de mesures que peuvent prendre les individus telles que :
- limiter ses déplacements aux besoins essentiels;
- rester chez soi, si on est âgé de plus de 70 ans;
- pratiquer la distanciation sociale (minimum de 2 mètres entre chaque individu);
- adopter une hygiène des mains exemplaire ex. : se laver les mains avant et après la préparation d’un repas, après avoir toussé/éternué dans un mouchoir, après avoir été aux toilettes, etc.;
- tousser et éternuer dans son coude fléchi ou dans un mouchoir et en disposer dans une poubelle fermée;
- éviter de porter ses mains à son visage;
- nettoyer les surfaces et les objets fréquemment utilisés;
- en cas de contamination potentielle, se placer soi-même en isolement volontaire;
- si une infection par le virus est confirmée, respecter l’isolement recommandé.
Et d'actions communautaires comme :
- annuler les rassemblements - intérieurs ou extérieurs ;
- fermer les lieux de rassemblements ex. : restaurants, cinémas, salles de spectacles, etc.;
- fermer les écoles et les garderies;
- faciliter le télétravail.
Chaque membre de la société peut contribuer à éradiquer la menace actuelle. Il est primordial que nous placions comme priorité le bien collectif. Chacun peut agir de façon responsable et consciente, et adopter des comportements sécuritaires.
C’est ensemble que nous pourrons combattre la COVID-19.
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