Mal de tête ou migraine : comment faire la différence?

Les maux de tête font partie des ennuis de santé les plus courants. Habituellement, ils disparaissent d’eux-mêmes ou après la prise d’un analgésique. Par contre, certains maux de tête peuvent affecter sévèrement le quotidien des personnes atteintes. Ce sont alors des migraines. Tentons d’y voir plus clair!

Mal de tête ou migraine : comment faire la différence?

Mal de tête ou migraine : là est la question…

Le mal de tête vous informe parfois sur votre mode de vie : vous menez une existence trop agitée, vous ne vous êtes pas assez reposé, vous avez adopté une mauvaise posture de travail ou encore vous avez trop bu d’alcool. Bien souvent, votre mal de tête vous parle, et vous lui répondez en prenant un analgésique qui, la plupart du temps, le fait partir sans demander son reste. Les maux de tête sont généralement passagers. Néanmoins, pour un certain nombre de personnes, moins chanceuses, il s’agit d’une souffrance qui fait trop souvent partie du décor. On dit alors qu’elles souffrent de migraines.

Il importe de distinguer le mal de tête, qu’on appelle une céphalée, de la migraine. Il existe plusieurs types de maux de tête : commençons par décrire trois formes parmi les plus fréquentes, soit les céphalées de tension, les céphalées vasculaires et la migraine.

  1. Les céphalées de tension :
    Ce type de mal de tête peut être occasionnel ou chronique. L’intensité des symptômes est de faible à moyenne. Une pression (ou une sensation de serrement) est ressentie au niveau du front et des tempes; elle est parfois accompagnée de douleur au cou. Ce type de céphalée ne provoque ni nausées ni vomissements.
  2. Les céphalées vasculaires :
    La fréquence de ce type de mal de tête est de une fois aux deux jours, jusqu'à huit fois par jour; sa durée, de quelques minutes à quelques heures. La douleur est très intense, pénétrante mais sans pulsation et se situe d’un seul côté de la tête. Des larmes, de la congestion et de la sudation peuvent accompagner la douleur.
  3. La migraine :
    Elle peut survenir une fois par année et jusqu'à trois fois par jour. La douleur, d’intensité moyenne à élevée, dure de quelques heures à quelques jours (habituellement entre 4 et 72 heures). Elle est de type pulsatile (sensation d’avoir des battements de cœur dans la tête), se situe d’un seul côté de la tête et s’accompagne souvent de nausées, de vomissements et d’hypersensibilité au son et à la lumière.

La fréquence de la migraine

La migraine affecte 7 % des hommes et 18 % des femmes, ce qui représente environ 12 % de la population en général. Elle touche aussi les enfants et les adolescents dans une proportion de 5 à 10 %, mais elle est souvent sous-diagnostiquée dans leur cas. Les épisodes de migraine apparaissent habituellement pendant l’enfance ou tôt dans la période adulte, se raréfient au-delà de 40 ans et disparaissent souvent après 50 ans.

La science ignore pourquoi certaines personnes ont des maux de tête, des céphalées de tension ou des migraines et pourquoi d’autres n’en souffriront jamais. L’intense mal de tête qu’est la migraine serait déclenché par une cascade de réactions du système nerveux impliquant les vaisseaux sanguins, les neurotransmetteurs et l’inflammation, entre autres.

Les signes avant-coureurs de la migraine

Il y a des signes qui peuvent annoncer qu’un épisode de migraine se prépare. Ils apparaissent habituellement de quelques heures à deux jours avant la crise. Il s’agit :

  • de fatigue;
  • de raideur à la nuque;
  • de fringales;
  • de bâillements;
  • de sautes d’humeur; et
  • d’une sensibilité accrue à la lumière, aux odeurs et au bruit.

Environ 20 % des personnes qui souffrent de migraine expérimentent un phénomène neurologique qu’on appelle aura. Celle-ci dure de 5 à 60 minutes et précède la migraine. Elle se manifeste de différentes façons :

  • par des effets visuels : baisse de la vision, éclairs, vision double;
  • par des engourdissements au visage, sur la langue ou à un membre; et
  • par des difficultés de langage.

Les facteurs de risque de la migraine

Ils sont de deux types : d’origine non alimentaire ou alimentaire. En voici quelques exemples :

  1. Déclencheurs d’ordre personnel ou environnemental :
    • le stress;
    • la faim ou le saut de repas;
    • la modification des habitudes de sommeil;
    • un changement de pression atmosphérique;
    • un environnement bruyant ou une lumière vive;
    • le manque ou l’excès d’activité physique;
    • les odeurs inhabituelles (celles des parfums, du tabac, etc.);
    • les changements hormonaux;
    • certains médicaments.
  2. Déclencheurs alimentaires (les plus fréquents) :
    • l’alcool, surtout le vin rouge et la bière;
    • le café et les boissons gazeuses;
    • les fromages vieillis;
    • l’aspartame, les sulfites et le glutamate monosodique;
    • le chocolat;
    • les charcuteries;
    • les aliments fermentés ou marinés.

La prévention

La première étape de la prévention des migraines consiste à découvrir les éléments ou les situations qui déclenchent les crises. Un journal des migraines permettra de consigner les circonstances entourant un épisode de migraine (aliments consommés, symptômes présents, état psychologique, conditions environnementales, etc.).

Par la suite, il faut adapter son mode de vie en veillant à :

  • réduire son niveau de stress;
  • ne pas sauter de repas;
  • avoir une bonne hygiène de sommeil;
  • faire de l’exercice physique régulièrement.

Le traitement de la migraine

Si vous souffrez de simples maux de tête, il y a fort à parier que l’usage d’analgésiques en vente libre s’avérera suffisant pour contrer la douleur. Cependant, si vos maux de tête sont intenses, récurrents ou s’accompagnent de symptômes avant ou pendant l’épisode, il pourrait s’agir de migraines. Il est important de consulter un médecin pour obtenir un diagnostic.

Si vous souffrez de migraines, il se pourrait que les analgésiques sans ordonnance ne soient pas suffisants. Si tel est le cas, votre médecin vous prescrira un médicament plus puissant, spécialement destiné au soulagement des migraines. Ce type de médicament est ce que l’on appelle un antimigraineux. De plus, si vos migraines sont trop fréquentes, il souhaitera peut-être vous prescrire un autre médicament, dans une optique préventive, que vous devrez prendre tous les jours régulièrement afin de réduire la fréquence et l’intensité de vos migraines.

Quels que soient les médicaments que vous utiliserez pour le soulagement de vos maux de tête ou de vos migraines (analgésiques, antimigraineux ou médicament préventif), votre pharmacien peut vous renseigner sur leurs bienfaits, leurs modalités d’usage, leurs effets secondaires et le risque d’interactions avec les autres médicaments que vous prenez. Faites appel à son expertise.

En résumé, la migraine se trouve à être bien plus qu’un simple mal de tête passager! Si vous ne savez pas exactement de quel mal vous êtes affligé, ne vous cassez pas la tête. Consultez votre médecin pour obtenir un diagnostic. Par la suite, vous pourrez prendre les mesures nécessaires pour réduire l’impact de la migraine sur votre bien-être et votre qualité de vie.

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