Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)

Avez-vous l’impression de devoir constamment redire les mêmes choses à votre enfant? Ou encore, avez-vous affaire à une véritable boule d’énergie parfois incontrôlable? S’il vous arrive de vous sentir à bout de souffle dans vos rapports quotidiens avec votre enfant, il se pourrait qu’un TDAH soit en cause chez lui.

Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)

Le TDAH : une maladie nouvelle?

Les gens ont souvent l’impression que le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble de plus en plus fréquent dans la société d’aujourd’hui. En fait, il a vraisemblablement toujours existé, mais ce n’est que depuis quelques décennies qu’il est davantage pris au sérieux, diagnostiqué et pris en charge.

Heureusement pour nos jeunes, il existe maintenant des outils pour dépister le plus tôt possible ce trouble, et de nombreux moyens pour mieux vivre avec au quotidien.

Qu’est-ce que le TDAH?

Le TDAH est une affection d’origine neurologique dont les causes demeurent à ce jour peu connues. Bien qu’il touche la population en général, on le dépiste surtout chez les enfants et les adolescents (on estime qu’environ 5 à 8 % d’entre eux en sont affectés).

Il n’est pas rare qu’il persiste à l’âge adulte. Il peut entraîner des répercussions négatives dans plusieurs domaines de la vie de la personne atteinte et de son entourage.

On distingue trois sous-types de TDAH, qui entraînent deux grandes catégories de symptômes : l’inattention et l’hyperactivité/impulsivité :

  • Le premier sous-type est donc appelé « inattentif »,
  • et le deuxième, « hyperactif-impulsif ».
  • Finalement, un individu peut présenter le sous-type « mixte », qui combine des symptômes des deux classes.

Malheureusement, beaucoup de mythes et de préjugés circulent toujours dans la société et dans les écoles, ce qui rend parfois les choses plus difficiles pour les personnes concernées par le phénomène.

Les manifestations du TDAH

Le TDAH se manifeste différemment d’un enfant ou d’un adolescent à l’autre. Quoi qu’il en soit, voici quelques exemples de signes qui peuvent évoquer la présence d’un TDAH :

Signes touchant la sphère de l’attention :

Avoir de la difficulté à :

  • se concentrer;
  • être attentif;
  • s’organiser;
  • retenir les consignes, même lorsqu’elles sont comprises;
  • terminer des tâches longues ou complexes.

Avoir une tendance à :

  • se laisser distraire facilement;
  • ne pas écouter quand on lui parle.

Signes touchant la sphère de l’hyperactivité-impulsivité

Avoir un besoin constant de :

  • bouger;
  • remuer les mains ou les pieds ou de se tortiller sur sa chaise;
  • se lever lorsque l’on est censé demeurer assis;
  • parler sans arrêt;
  • courir ou grimper partout.

Avoir tendance à :

  • interrompre les autres ou à répondre à des questions avant qu’elles ne soient entièrement posées;
  • imposer sa présence et à avoir du mal à attendre son tour;
  • démontrer de l’irritabilité, de l’agressivité ou de l’agitation partout.

Ces problèmes sont généralement présents autant à la maison qu’en milieu scolaire et peuvent affecter les apprentissages, le rendement scolaire, de même que la vie sociale et familiale. Si telle est la situation, il est recommandé de consulter un médecin ou un professionnel afin de confirmer ou d’exclure un diagnostic de TDAH.

Notons que certains enfants peuvent présenter momentanément de tels symptômes sans pour autant souffrir d’une telle affection. Pour qu’un diagnostic soit posé, il faut que les symptômes soient présents depuis au moins six mois, dans un nombre suffisant.

Une prise en charge globale

De nombreuses personnes croient à tort que seule la médication peut aider l’enfant ou l’adolescent atteint de TDAH. Dans les faits, une stratégie à plusieurs volets misant d’abord sur des approches non médicamenteuses devrait être privilégiée.

En effet, lorsque les enfants bénéficient d'interventions comportementales et que les parents sont formés pour faire face aux enjeux de la maladie, on a moins besoin de recourir à la médication.

Voici quelques exemples d’approches qui peuvent s’avérer particulièrement utiles et salutaires :

  • la psychothérapie (pour l’enfant et les parents);
  • l’ergothérapie;
  • l’orthopédagogie;
  • l’éducation spécialisée.

Il est aussi très important que l’enfant soit bien encadré; il a besoin de structure, d’organisation et de limites. De nombreuses formations peuvent aider les parents à mieux gérer les symptômes du TDAH et leur fournir des moyens concrets pour soutenir leur enfant au quotidien. Par exemple, aider l’enfant à acquérir tôt une bonne méthode de travail peut lui être bien utile durant ses périodes de devoirs et lui permettre de gagner une certaine autonomie.

Le succès de la prise en charge à long terme du TDAH repose en grande partie sur l’implication des parents. De plus, il importe de noter que les jeunes aux prises avec ce type de trouble ont parfois une plus faible estime de soi. Le fait d’être bien renseigné et outillé vous permettra de donner votre pleine mesure en tant que parent pour accompagner votre enfant sur le chemin le menant vers l’âge adulte.

De nombreux spécialistes peuvent en outre mettre leur expertise à votre disposition pour vous aider dans cette démarche. Vous pouvez vous renseigner auprès de votre CLSC ou de l’établissement scolaire de votre enfant pour connaître les séances d’information et autres ressources disponibles dans votre milieu.

4 - Une prise en charge globale

La médication : parfois nécessaire

Dans certains cas, malgré le recours aux stratégies décrites précédemment, la médication peut s’avérer nécessaire. Les médicaments les plus utilisés pour le traitement du TDAH sont les psychostimulants. Ce sont des médicaments considérés comme efficaces et sécuritaires; on a largement étudié leur utilisation pour le taitement de ce type de trouble. Ils doivent être prescrits par un médecin.

D’ordinaire, on amorce le traitement en utilisant de faibles doses, qu’on augmentera progressivement jusqu’à atteindre la dose qui permet d’obtenir les bienfaits escomptés. Plusieurs psychostimulants doivent être pris seulement une fois par jour, le matin.

Comme c’est le cas pour tous les médicaments, les psychostimulants peuvent occasionner des effets secondaires, notamment :

  • des troubles du sommeil (insomnie);
  • une perte d’appétit, parfois accompagnée d’une perte de poids;
  • des nausées ou un inconfort abdominal;
  • des maux de tête;
  • des étourdissements;
  • une sécheresse de la bouche;
  • de la nervosité ou de l’irritabilité;
  • une aggravation de tics préexistants.

Si votre enfant semble présenter des effets secondaires en lien avec la prise d’un psychostimulant, parlez-en sans tarder à votre pharmacien ou à votre médecin. Ces derniers peuvent vous renseigner sur les effets en question et vous donner des conseils visant leur prise en charge. Par ailleurs, il se pourrait qu’il y ait lieu d’opter pour un autre médicament qui conviendra davantage à votre enfant.

La gestion du TDAH est un défi qu’il est bon de relever en équipe (enfant, parents, éducateurs, professionnels de la santé). Ne fermez pas les yeux sur des symptômes d’inattention, d’hyperactivité ou d’impulsivité, car un diagnostic et des interventions précoces feront toute la différence dans la vie de votre enfant à court et à long terme.

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